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just a small distance away from you × primrose
Sirius
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date d'inscription : 07/02/2022
métier : Protecteur
disponibilité : 2/3
Sam 5 Mar - 18:47
just a small distance away from you @Primrose
Sirius n'avait pas pour habitude de se rendre près des champs.
Il faisait de son mieux pour s'éclipser des yeux de la communauté après avoir terminé son tour de garde ou s'être alimenté à la cantine. Mais, malgré cette volonté de passer inaperçu, sa stature imposante trahissait bien trop souvent sa présence et bien évidemment, aujourd'hui il n'y aurait pas d'exception.

Il se doutait bien que sa présence aux alentours des champs ferait tourner quelques têtes, mais cela ne rendait pas l'expérience plus tolérable. Si répondre aux salutations de certains restait gérable, entretenir une conversation, aussi courte soit-elle avec d'autres lui donnait presque envie d'abandonner la mission qu'il s'était imposée et retourner au plus vite aux maisons-dortoirs.

Pourtant, Sirius s'abstint.
Il était persuadé que cette fois-ci serait la bonne. Cette fois-ci, car il ne s'agissait malheureusement pas de sa première tentative. Depuis quelques temps déjà ― il ne saurait dire depuis quand exactement ―, le protecteur se présentait près des champs chaque jours où son tour de garde ne débutait pas dans la soirée dans le simple but d'adresser la parole à une personne bien précise : Primrose.

Il pensait pouvoir attendre que cette dernière termine sa journée de travail sur les champs et l'accoster alors qu'elle s'apprêtait à rentrer au village, peut-être discuter avec elle tout en la raccompagnant... Un programme qui semblait tout à fait faisable aux yeux de tous et pourtant Sirius finissait toujours par s'en aller à grandes enjambées avant de lui faire face, en espérant que la jeune femme ne l'ait pas aperçu entrain de rôder aux alentours.

La raison de sa fuite était simple : l'incertitude.
Ils avaient beau avoir été des amis proches dans leur enfance, cela faisait des années qu'une distance certaine c'était immiscée entre eux et Sirius redoutait grandement la réaction de Primrose quant à son interpellation soudaine. Et si elle le rejetait ? Il ne pourrait pas la blâmer, lui qui se voyait comme le seul responsable de leur éloignement abrupt. Elle n'avait aucune raison de l'accueillir à bras ouverts.

Aujourd'hui pourtant, il ne prit pas la fuite.
Il abaissa ses paupières, prit une grande inspiration, relâcha l'air accumulé après quelques secondes puis rouvrit finalement ses yeux. Et alors qu'elle se rapprochait, quittant finalement les champs, Sirius frotta nerveusement l'arrière de sa nuque avec sa main gauche et dit tout simplement :

« Primrose...? »



Primrose
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métier : Cultivatrice
disponibilité : 0/3
Dim 6 Mar - 6:56
« But I saw no fault, no cracks in your heart
« And I knelt beside your hope torn apart. »


Ç’avait été une rude journée dans les champs et ce, malgré le temps doux qui s’était installé depuis quelques semaines. Il importait peu que l’on soit habitué au travail, que l’on soit doté d’une grande force ou d’une adaptabilité à toute épreuve – si la Nature décidait qu’elle voulait embêter l’Homme, pour quelque raison que ce soit, elle le ferait sans y penser à deux fois.

Cela résumait plutôt bien le début de la journée, qui avait été relativement terrible. Entre la pluie qui était tombée toute la matinée, ne laissant de place au soleil qu’aux alentours de midi, et les champs détrempés à cause d’elle… Disons que, si le travail était difficile d’amblée, les flaques d’eau et les champs bouetteux n’arrangeaient en rien la situation. Les cultivateurs devaient tout de même sortir s’occuper des futures récoltes. Et, bien sûr, Primrose faisait partie de ceux qui avaient dû quitter leur lit tôt ce matin-là.

Elle s’était préparée en conséquence. Parée de son habituel chapeau de paille qu’elle avait tissé elle-même, d’un grand manteau de laine imperméabilisé que sa mère lui avait confectionné et d’une bonne paire de bottes, Prim’ avait pris la route menant hors de Rune. C’était à en regretter de ne pas pouvoir rester au lit, tant le matin était triste et gris.

La jeune cultivatrice était restée aux champs, à travailler d’arrache-pied et sans s’arrêter, toute la journée durant. Ça lui faisait du bien, de se concentrer sur quelque chose pendant toutes ces heures – ça l’empêchait de penser à trop de choses sur lesquelles elle n’exerçait aucun contrôle. Comme le ciel qui pleurait, les autres travailleurs qui grommelaient tout bas leur mécontentement face à ces intempéries matinales, les champs mouillés rendant les déplacements difficiles. Heureusement que la météo devint plus clémente à partir de la mi-journée.

Puis l’heure vint enfin où les quarts prenaient fin. L’heure à laquelle tout le monde pouvait enfin rentrer à Rune, après une journée éreintante. Ce fut à regret que Primrose quitta le champ, essuyant ses mains souillées de terre sur son tablier. Elle aurait certainement préféré y rester encore un moment, mais elle savait qu’il pouvait être dangereux de rester sans être accompagné. Alors elle avait suivi le dernier groupe prenant le chemin du retour, en restant légèrement en arrière d’eux, un peu perdue dans ses pensées accablantes.

À peine avait-elle quitté la zone cultivée, cependant, qu’on la tira de ces pensées qui devenait bien trop sombres à son goût. Elle s’arrêta, l’air presque incrédule, avant d’enfin se retourner vers la source de la voix qui l’avait interpellée.

C’était comme si sa tête s’était vidée d’un coup, tant elle ne sut pas comment réagir sur le moment. Elle en avait perdu ses mots. Car devant elle se tenait Sirius, avec son air quelque peu nerveux et incertain. Sirius, son ami d’enfance qui s’était si abruptement effacé de sa vie, qui ne lui avait pas parlé depuis des lustres, mais sur qui elle gardait un œil de loin. Sirius, qu’elle comprenait peut-être un peu mieux, maintenant qu’elle avait aussi côtoyé la mort de si près.

S’il lui sembla s’écouler une éternité entre sa soudaine réalisation et le moment où elle agit enfin, il n’en reste que la réaction de Primrose ne pouvait être autre que positive. Elle lui offrit un grand sourire, heureux mélange de bonheur et de soulagement, s’approchant ensuite afin de pouvoir lui donner toute son attention.

« Oh, Sirius ! En voilà toute une surprise ! qu’elle lui dit. Ça fait si longtemps ! Qu’est-ce que tu fais par ici ? Je croyais que ton boulot te faisait rester à Rune plutôt qu’autour des champs ? »
Sirius
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Dim 6 Mar - 16:14
just a small distance away from you @Primrose
Il s'était imaginé cette interaction bien plus de fois qu'il n'oserait l'admettre. Et à chaque fois, son esprit faisait une fixation sur un déroulement plus ou moins négatif. Pourtant, il connaissait bien Primrose ― du moins celle de son enfance ― et il savait qu'elle ne le rebuterait probablement pas et que si cela devait arriver, la jeune femme le ferait tout en douceur. Mais, les gens changent et en prenant en compte toutes ces années sans réelles interactions avec elle, Sirius ne pouvait s'empêcher de penser que, peut-être aurait-elle une pointe de ressentiment à son égard.

Alors, lorsqu'elle lui adressa ce grand sourire et lui répondit avec un tel enthousiasme, le protecteur fut incapable de cacher sa surprise. Yeux écarquillés et la bouche légèrement entrouverte, il lui fallut quelques longues secondes avant de se reprendre. Ignorant les battements erratiques de son cœur, il se racla la gorge et se décida à lui répondre avant que l'attente ne devienne trop gênante.

« Je euh... Je suis venu pour te voir. »

Il aurait pu inventer une excuse, lui dire que son passage près des champs, bien qu'exceptionnel, faisait parti de son travail de protecteur. Oui, il aurait pu partir sur ça, lui révéler que sa ronde n'était pas terminée et s'extirper avec succès de cette situation. Mais, ce serait fuir et il s'était promis qu'aujourd'hui, la fuite ne serait plus une option. Il s'était promis de ne pas oublier son but initial, ne pas oublier qu'il était pour lui offrir le soutien qu'il aurait pu lui donner avec plus d'aisance, n'avait-il pas choisi de l'exclure de son cercle il y a si longtemps.

« J'espérais pouvoir te parler un peu... Rattraper le temps perdu sur le chemin du retour ? »

Sirius aurait pu lui donner comment elle allait après avoir perdu un être cher. Mais, il a toujours détesté entendre cette question ― à la réponse qui lui semblait douloureusement évidente ― après le décès de sa mère malgré toute la bonne volonté derrière et il se dit que peut-être était-ce aussi le cas pour Primrose. Avec sa main dominante toujours contre sa nuque, il continua en tentant tant bien que mal de masquer sa nervosité :

« Honnêtement, j'étais pas vraiment sûr de quand et comment t'aborder, alors je me suis dit qu'attendre que tu rentres des champs serait une bonne idée. Il prend un court instant pour réfléchir, puis grimace légèrement. Mais maintenant que j'y pense, ça peut paraître assez bizarre... Surtout après tout ce temps... »

La fin de sa phrase ne fut qu'un murmure alors que le protecteur fixa son regard incertain sur le sol boueux. Puis, il relève soudainement les yeux vers elle, comme s'il venait tout juste de se souvenir de quelque chose d'important.

« Oh, seulement si t'en as envie bien sûr ! Je comprendrais si c'est pas le cas. »
Primrose
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métier : Cultivatrice
disponibilité : 0/3
Lun 7 Mar - 5:48
« So give me hope in the darkness that I will see the light
« ‘Cause oh, they gave me such a fright »

Primrose s’était arrêtée près de son ami, l’air toute guillerette d’un coup. C’était à peine si la tristesse et l’amertume qui l’accablaient quelques secondes plus tôt paraissaient encore sur ses traits. Après tout, là était une occasion toute rare ; depuis plusieurs années, maintenant, elle n’avait eu la chance de discuter avec Sirius qu’une poignée de fois. C’avait été son choix et elle l’avait respecté. Heureusement qu’elle n’était point rancunière, car n’importe qui d’autre aurait certainement fait preuve d’un ressentiment certain face à quelqu’un mettant si abruptement autant de distance entre deux parts une amitié. Mais pas elle, pas Prim’. Ce n’était pas dans sa nature.

La jeune femme l’écoutait attentivement, l’observait d’un air à la fois intrigué et confus, le tout sans jamais perdre ce sourire amical dont elle avait l’habitude de se parer. Elle se serait attendue à ce qu’il tente de se dérober à la situation ; c’était ce qu’il avait fait les dernières fois qu’ils avaient eu la chance de se retrouver. Elle se souvenait des piètres excuses qu’il avait offertes à ces quelques reprises, comme quoi sa ronde n’était pas terminée, qu’il devait y aller. Elle n’avait jamais vraiment eu le temps de lui dire quoi que ce soit, autre que les salutations et formalités habituelles. Cette fois, cependant, la réponse qu’il offrit à sa question la surprit quelque peu.

Comme ça, il venait la voir car il souhaitait rattraper le temps perdu.

Le regard azuré de la jeune femme sembla s’illuminer un instant, d’une lueur curieuse peu subtile. Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant, pourquoi pas plus tard ? C’étaient là de bien bonnes questions, auxquelles la demoiselle ne trouverait certainement pas de réponses. Dans tous les cas, ces réponses ne lui importaient que très peu. Malgré que la situation lui paraissait peut-être un peu étrange et soudaine, à elle qui ne s’attendait pas à ce que Sirius se décide enfin à revenir vers elle, Prim’ était heureuse. Elle était heureuse qu’il se soit enfin tiré de son isolement prolongé. Elle n’allait certainement pas le refouler.

Mais alors qu’elle allait lui répondre, il lui sembla que la nervosité du jeune homme devint bien plus apparente qu’elle ne l’était au départ. Elle comprenait, en un sens, que les circonstances n’étaient peut-être pas idéales pour des retrouvailles. Que la situation était peut-être un peu étrange, comme lui le remarqua, d’ailleurs. Mais ça ne dérangeait en rien la demoiselle, qui finit par lâcher un petit rire.

« Oh, maintenant que tu le dis, c’est effectivement un peu bizarre. Mais je te connais et je sais que tu n’avais pas d’intentions étranges en le faisant, alors ça va. »

Primrose lui offrit à nouveau un grand sourire, cette fois en ayant l’air bien amusée.

« Et puis, je serais heureuse que tu me raccompagnes jusqu’à Rune. J’ai rarement l’occasion de faire le trajet avec quelqu’un qui ne me parlera pas que des champs et des cultures. Ça changera de l’habitude. »

La demoiselle réajusta rapidement son manteau de laine sur ses épaules, avant de s’engager sur le chemin du retour, en faisant bien attention d’éviter les flaques d’eau profondes et les zones trop bouetteuses. Elle invita le jeune homme à la suivre ensuite.

« Alors… Rattraper le temps perdu ? T’en es sûr ? qu’elle demanda, en affichant un sourire en coin. Parce que je t’en avertis maintenant, les trucs les plus excitants qui me sont arrivés depuis quelques années, ce sont les changements de cultures qu’on a faits aux champs. Je te jure, les cultivateurs en ont fait tout un plat quand on a annoncé qu’on allait planter de l’orge plutôt que du blé, y’a deux ans ! »

Rien de mieux qu’un peu d’humour pour tenter de détendre l’atmosphère. Car elle avait bien vu à quel point Sirius était nerveux ; elle se doutait bien de la raison pour laquelle il l’était. Et bien qu’elle était loin d’être la personne la plus hilarante de Rune, elle avait tenté quand même. Elle espérait juste que ça l’aiderait à se sentir un peu plus à son aise.
Sirius
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métier : Protecteur
disponibilité : 2/3
Lun 7 Mar - 18:01
just a small distance away from you @Primrose
Il se retint de grimacer à nouveau lorsqu'elle confirma l'étrangeté de ses actions. Mais, savoir que ça ne la dérangeait pas plus que ça et que ses intentions furent correctement interprétées par la cultivatrice lui arracha un léger, quasiment inaudible soupir de soulagement et il sentit un peu de tension quitter son corps. Il cessa finalement ses assauts sur sa pauvre nuque alors qu'elle continuait de la rassurer en se montrant ouvertement amicale.

L'idée de fuir lui semblait désormais bien moi attrayante, alors qu'il se mit à marcher aux côtés de Primrose avec une nouvelle assurance. Il s'autorisa même un léger sourire, dénué de toute incertitude alors qu'elle insuffla une pointe d'humour à leur conversation.

« Huh... Pourtant j'avais hâte d'en savoir plus sur tes mésaventures dans les champs... »

Dit-il sur le ton de la plaisanterie, mais il ne put s'empêcher d'y réfléchir un peu plus sérieusement juste après, l'air légèrement confus. Un changement de céréale provoquait vraiment une si grande réaction ? Sirius, dont les connaissances sur la culture laissait à désirer, se vit tenté d'interroger l'experte à ses côtés, mais il abandonna vite l'idée. Elle attendait un changement d'habitude en lui parlant, autant faire de son mieux pour satisfaire ses espérances.

« Tu préfères parler de mes rondes autour du village ? La plupart du temps, on se contente de réprimander les enfants qui essaient de s'aventurer en dehors des limites, alors je pense pas que ce soit bien plus intéressant... »

Ou peut-être minimisait-il un peu trop la chose. Il ne pouvait pas nier le fait que l'occupation de protecteur puisse créer des situations plus excitantes ― ou effrayantes pour certains ― de part la nature de leur travail. Mais au fil des années, ces situations palpitantes étaient devenues une routine pour Sirius et il s'était même désensibilisé aux attaques animales grâce à l'insistance de son père, malgré le traumatisme qui l'avait tourmenté après le décès de sa mère.

« Enfin, c'est vrai qu'il peut se passer beaucoup de choses pendant les rondes nocturnes. »

C'est généralement durant ces dernières qu'il fut le plus souvent confronté à des animaux belliqueux et s'approchant un peu trop du village. Lui et ses collègues parvenaient le plus souvent à les repousser sans accros, mais c'est à aussi à ces confrontations qu'il devait une partie de ses cicatrices. Celle sur sa joue par exemple. Pour ce qui est de son œil droit par contre... Y penser effaça momentanément le léger sourire sur son visage. Puis, comme si de rien n'était, il détacha son regard du chemin pour le poser sur Primrose, les lèvres à nouveau étirées d'un petit sourire.

« Mais on a pas forcément besoin de parler de choses excitantes tu sais ? On peut juste... Discuter de choses et d'autres, comme on le faisait avant... »

Oui, ce serait bien si les choses pouvaient redevenir comme avant. Sirius le pensait sincèrement. Il n'avait plus l'habitude de parler autant qu'il ne l'avait fait depuis le début de son échange avec Primrose, alors il avait gagné un peu de confiance en sa capacité de discuter avec les autres. Pourtant, il se doutait bien que la raison pour laquelle il parvenait à se montrer plus ouvert n'était autre que la cultivatrice.

Il a toujours apprécié lui parler après tout.
Il se souvenait parfaitement de l'agréable chaleur envahissant son corps et les battements fous de son cœur lorsqu'il était en compagnie de Primrose durant leur enfance. Et il était presque sûr que la majorité de leur entourage était au courant de son béguin pour cette dernière. Dans tous les cas, le Sirius de l'époque était avide d'interaction avec son amie et a toujours eu de la facilité à lui parler et bien que ce ne soit plus autant le cas aujourd'hui, cela ne changeait pas le fait que le jeune homme se montrait bien plus ouvert avec elle que d'autres.

Le protecteur reposa son regard sur la route un instant, prenant un air sérieux, comme s'il venait de prendre une importante décision. Puis, il se tourna à nouveau vers Primrose.


« Tu sais que tu peux te confi- »

Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, il marcha malencontreusement dans une grande flaque boueuse et il lui fallut tous les efforts possibles pour se retenir de lâcher des injures. Il fit un bon de côté, s'éloignant de la jeune femme et dégageant son pied de la boue. Il lâcha un soupir et regarda désemparement sa jambe.

« Ugh génial... Heureusement que je porte des bottes... »
Primrose
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métier : Cultivatrice
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Mar 8 Mar - 6:23
« But I will hold as long as you like
« Just promise me we’ll be alright. »


La demoiselle étouffa un petit rire lorsque Sirius lui offrit sa réponse. Ah, ça… Des « mésaventures », elle en avait eues. Mais c’étaient loin d’être des histoires qui valaient la peine d’être racontées. Plus souvent qu’autrement, ces anecdotes inintéressantes se résumaient au fait qu’elle avait vu l’une des fermières trébûcher sur une botte de paille alors qu’elle ne faisait pas attention, ou encore qu’on lui avait raconté comment l’un des hommes s’était empalé le pied sur l’une des pointes d’une fourche lambda d’on-ne-sait quelle façon. À bien y réfléchir, cependant, cette histoire-là serait peut-être bien drôle à raconter, car ce gars-là n’y était vraiment pas allé de main morte et les détails étaient plutôt grotesques. Mais pour le reste, c’étaient de petites histoires bien banales, desquelles Prim’ avait l’habitude de discuter brièvement avec ses camarades de travail, en rentrant à Rune lors des quelques pauses de la journée. Elle n’y voyait rien d’intéressant à rapporter.

Alors, au lieu de raconter, elle décida d’écouter.

Elle écouta le jeune homme lui parler de son travail – il l’avait fait en très peu de mots, certes, mais elle l’avait tout de même écouté. Car ces quelques mots suffisaient à lui arracher un léger sourire, tout sincère et teinté de douceur.

Il y avait bien longtemps depuis la dernière fois qu’elle l’avait entendu parler autant. Cela devait remonter à quelques années avant qu’elle ne rencontre Kayden – quelques heures, tout au plus, avant le malheureux incident qui avait poussé Sirius à s’isoler loin de tous. Primrose se souvenait qu’il venait lui parler de tout, de rien, de potins que les commères du coin avaient chuchotés à propos de la mère d’untel, ou encore de conneries qu’il avait l’intention de faire avec d’autres amis. Était-ce de cela qu’il parlait, en disant qu’il voulait discuter comme vous le faisiez, avant ?

Le regard de Primrose se para d’une petite lueur de tristesse l’espace d’un instant, avant qu’elle ne reporte son attention sur la route devant elle.

« J’aimerais bien qu’on fasse comme avant, moi aussi. »

Elle avait répondu tout bas, sa voix portant une intonation à mi-chemin entre la mélancolie et la sincérité. Faire comme avant – c’était un bien beau rêve. Parce qu’à ce moment-là, Prim’ ne connaissait pas la tristesse. Parce qu’à ce moment-là, Prim’ ne connaissait pas la douleur accompagnant la perte d’un être plus cher à ses yeux que la vie elle-même.

Parce qu’à ce moment-là, tout était si simple.

Fort heureusement, la jeune femme n’eut pas à réfléchir sur ce sujet-là trop longtemps. Les sombres pensées qui avaient tenté de s’immiscer dans sa tête se virent bien vite chassées de sa conscience, car la voix de Sirius l’obligea à se concentrer sur lui plutôt que sur ces viles choses. Son regard azuré se posa donc sur lui, détaillant la situation un instant avant qu’un grand sourire amusé ne se peigne sur son visage, son air morose s’étant volatilisé presque instantanément.

Primrose dut étouffer un rire dans sa main, sur le coup. La situation était assez comique – elle avait capté le ton sérieux de ce qu’il avait voulu lui dire, seulement pour être interrompu par ce qu’elle assumait avait été la désagréable sensation accompagnant le fait de marcher dans une flaque boueuse. À la seule vue de l’expression qu’il avait affichée, la blonde avait deviné qu’il avait fait un énorme effort pour ne pas se lancer dans un monologue composé exclusivement de jurons, ce qui aurait tout de même été compréhensible et plutôt drôle. Et l’air dépité qu’il prit ensuite n’eut pour effet que d’amuser Prim’ davantage.

« Tu sais, t’aurais pu éviter la flaque si t’avais fait attention à la route, qu’elle blagua lorsqu’enfin, l’envie de rire se dissipa quelque peu. Mais la tronche que t’as tirée était vraiment drôle, je dois l’avouer. »

Prim’ prit le temps de retirer le tablier qu’elle portait à la taille, avant de contourner prudemment la zone boueuse afin de le lui offrir.

« Bon, c’est pas grand-chose. Mais tu peux l’utiliser pour tenter de retirer le plus de boue possible de tes vêtements ? C’est la moindre des choses que je peux faire après avoir ri de ton malheur. Et de ton inattention. »

Quelque chose la chicottait, cependant. Elle avait cette vague impression d’oublier quelque chose, sans pour autant savoir ce que c’était. La jeune femme n’eut point besoin d’y réfléchir bien longtemps que ça lui revint, d’un coup. Alors elle observa son ami, l’air toute curieuse.

« Enfin, j’arrête de t’emmerder. Qu’est-ce que t’allais dire avant que tu ne mettes les pieds dans cette flaque pourtant bien visible ? »

Il fallait bien croire qu’elle aimait l’enquiquiner. Comme c’était le cas avant, à vrai dire.
Sirius
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disponibilité : 2/3
Mar 8 Mar - 20:25
just a small distance away from you @Primrose
Un grognement lui échappa alors qu'elle s'amusait de cette situation délicate. Il lui adressa même un bref regard mécontent, bien qu'il soit loin de réellement lui en vouloir. En réalité, le protecteur s'en voulait plus à lui-même pour avoir gâcher un moment aussi important par sa maladresse. Il se concentra sur sa jambe, la secouant légèrement, en grande partie pour gâcher son embarras. Mais il releva brusquement la tête vers la jeune femme, la surprise sur le visage, lorsqu'elle lui proposa son tablier.

Naturellement, il s'apprêtait à refuser, pensant qu'il ne ferait que l'importuner en recouvrant son vêtement d'une tonne de boue. Mais, après un petit instant d'hésitation, Sirius accepta son offre et commença à essuyer tant bien que mal tout en grommelant un « merci » rapidement suivit d'un « désolé ».

« Je vais le laver. Et je te le rends dès que possible. »

C'était la moindre des choses après tout.
Lorsqu'il comprit que l'état de son pantalon ne s'arrangerait pas plus que ça, le jeune homme se redressa, tablier en main et lâcha un bref soupir. Il eut un léger sursaut lorsque Primrose l'interrogea sur ce qu'il s'apprêtait à lui dire avant le malencontreux accident. Ça lui était complètement sorti de la tête. Et maintenant, Sirius commençait sérieusement à regretter d'avoir ouvert sa bouche.

« Euh... »

Il pourrait lui dire qu'il ne s'en souvenait plus. Mais il n'était pas sûr que cela passerait. Primrose n'était pas stupide, elle se douterait probablement qu'il ne ferait qu'éviter le sujet. Et puis, ne s'était-il pas promis qu'au moins pour aujourd'hui, il ne choisirait pas la fuite comme option malgré la tentation ? Mais, s'il se contentait de prendre une approche différente, ça ne voulait pas dire qu'il fuyait la situation, pas vrai ? Finalement décidé, il troqua la surprise sur son visage par un air sérieux, le même qu'il avait affiché avant de tomber dans la flaque. Et il s'efforça de lui faire face, réellement face, pas de regard détourné, mais toute son attention sur elle.

« Comment tu te sens, vraiment ? »

Il n'avait aucune idée de sa réaction. Choisirait-elle de lui sourire, lui assurer que tout allait bien et passer rapidement à autre chose ? Ou peut-être que l'inquiétude du jeune homme l'irriterait ? Mais il était trop tard pour laisser place au doute désormais, le protecteur avait parlé et il irait jusqu'au bout.

« Je sais qu'on a dû te poser la question des millions de fois, mais... »

Sirius voulait lui demander si elle avait été honnête. Si elle s'était ouverte au lieu de détourner la question. Mais, plus ça allait, moins il pensait avoir seulement le droit de lui parler ainsi. Il avait presque l'impression de lui faire la leçon, même si ce n'était de loin pas son intention. Une leçon que lui-même n'était pas parvenu à suivre.

« Je sais que... C'est plus facile de ne pas y penser et d'ignorer la douleur, mais je sais aussi que ça aide pas. Ça ne m'a pas aidé, en tout cas. »

Il sait bien, que tout ça est d'une hypocrisie sans nom venant de lui. Lui qui s'interdisait encore de faire son propre deuil correctement. Mais ça ne voulait pas dire que le protecteur souhaitait voir Primrose s'infliger la même chose.

« Peut-être que je me fais des idées. Mais je voulais être sûr. Vraiment sûr. »
Primrose
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métier : Cultivatrice
disponibilité : 0/3
Jeu 10 Mar - 3:25
« But the ghosts that we knew
« Will flicker from view
« And we’ll live a long life. »


C’était un peu comme si le temps avait figé, l’espace d’un instant. Comme si on l’avait piégée dans un moment s’étirant à jamais. Le regard azuré de Primrose s’était coloré d’un trop-plein d’émotions, toutes entremêlées les unes aux autres. C’en était au point où on aurait pu croire que ce n’était là qu’une lueur de confusion. Pour les plus observateurs, cependant, il serait aisé de déchiffrer l’air relativement impassible – quoique teinté de surprise – de la jeune femme.

« Comment tu te sens, vraiment ? »

Une bien bonne question, à laquelle elle n’avait ni pris le temps de réfléchir, ni de réponse à offrir. Que pouvait-elle répondre, de toute façon ? Que la douleur avait anesthésié le reste, qu’elle avait l’impression d’être engourdie depuis quelques mois ? Qu’elle était passée maître dans l’art de fausser un sourire et qu’elle jouait à la perfection le rôle de la jeune femme heureuse, juste pour qu’on ne s’inquiète pas trop pour elle ?

Non, ce n’étaient pas des choses à dire.

Ce n’étaient pas des choses à dire et pourtant, la réponse qu’elle aurait offerte à la question de Sirius lui brûlait les lèvres. Elle voulait lui en parler. Elle voulait lui décrire ce qu’elle ressent depuis la disparition certaine de sa moitié. Elle voulait déverser tout son chagrin, tout son désespoir, toute sa haine et toute sa colère – elle voulait tout lui dire, tout simplement. Seulement, Primrose se refusait de le faire. Car elle savait que raconter tout cela lui coûterait. Que cela lui coûterait le semblant de stabilité qu’elle avait réussi à regagner depuis quelques semaines.

Alors, malgré les paroles du jeune homme l'encourageant à vider son sac, la cultivatrice fit ce qu’elle faisait de mieux depuis quatre mois ; elle afficha un sourire, malgré l’amas d’émotions confus dans son regard.

« Ne t’en fais pas pour moi. Je vais très bien. »

Ce fut la seule réponse qu’elle arriva à offrir. Des paroles presque murmurées, alors qu’elle se détournait pour reprendre la route vers Rune.

C’était, bien évidemment, un mensonge – Prim’ savait très bien que Sirius n’était pas dupe et qu’il l’aurait certainement deviné. Qu’elle avait tenté de mentir, qu’elle évitait de répondre. Elle ne voulait pas lui causer plus d’ennuis ni l’emmerder avec son malheur, sachant que tout ça lui rappelait certainement le sien. C’était un peu pourquoi elle avait cru que ce soir, le fait qu’il ait voulu la raccompagner au village aurait changé de l’habitude. Peut-être auraient-ils parlé d’autre chose, pour se changer les idées.

La jeune blonde passa de longues minutes à marcher en silence, la tête basse, son air impassible s’étant à nouveau installé sur ses traits. Seuls ses yeux trahissaient ses véritables sentiments – dans ces deux gemmes miroitaient les lueurs de tout ce qu’elle ressentait, mélange tempétueux d’anxiété, de regret, d’amertume, de tristesse, de colère, de désespoir, d’incertitude. Elle ne savait plus quoi dire, quoi faire – elle avait cette impression étrange d’avoir comis une grave erreur en répondant de la sorte. C’était pour cette raison qu’elle n’était ni bavarde, ni souriante. Car elle réfléchissait. Et au bout de sa réflexion, elle lâcha un soupir, s’arrêtant brusquement.

« … Je suis désolée, Sirius. J’ose imaginer que mon mal d’être n’est pas aussi peu visible que je l’espérais, qu’elle commença. La vérité est que rien ne va plus. »

Primrose prit une grande inspiration, relevant la tête afin d’observer le ciel, qui lui avait déjà commencé à se colorer de nuit.

« Je ne vais pas te cacher que ces derniers mois ont été... un véritable calvaire. Comme un cauchemar duquel j'aimerais bien me réveiller. »

Et elle s’accorda enfin cette libération qu’elle s’était refusée pendant si longtemps.

Elle ne s’engagea pas dans les détails. Mais elle lui raconta brièvement ce qui lui était arrivé depuis quelques mois. Comment elle avait espéré, pendant un temps, voir Kayden apparaître à l’orée des ruines, sain et sauf. Comment elle avait pleuré lorsque la vérité s’était imposée à son esprit. Comment la douleur de sa perte l’avait anesthésiée, au point où elle ne ressentait plus rien. Comment on lui rappelait constamment qu’elle avait perdu sa moitié, alors qu’on cherchait simplement à s’assurer qu’elle se portait bien. Comment elle avait souffert davantage en apprenant qu’elle était enceinte.

Ce n’étaient pas des choses à dire, mais elle les avait dites – Primrose en avait la larme à l’œil et tentait, presque désespérémment, de ne pas se mettre à pleurer.

Après avoir chassé l’humidité de ses yeux du revers de sa manche, pris une grande inspiration et l’avoir expirée en un souffle tremblant, la jeune femme se para d’un petit sourire teinté de tristesse.

« D-désolée, ma grossesse me rend sensible… qu’elle blagua en bégayant un peu, lâchant un petit rire doux-amer. »

Prim’ marqua une légère pause, avant de se retourner vers Sirius. Elle espérait ne pas en avoir trop dit, de même qu’elle espérait ne pas l’avoir froissé en changeant d’idée et en décidant de lui confier une partie de son mal d’être, à la fin.

« Pardonne-moi. Loin de moi l’idée et l’intention de te mentir… Je ne voulais pas t’inquiéter, qu’elle lui dit. Et puis, ce ne sont pas des choses qui se disent, quand on se retrouve pour la première fois après si longtemps… »
Sirius
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Dim 13 Mar - 2:31
just a small distance away from you @Primrose
Bien sûr.
Il aurait dû s'y attendre. Ouvrir son cœur aux autres n'était pas chose aisée, lui-même en avait fait l'expérience si bien qu'aujourd'hui encore, il se voyait incapable de se confier. Alors de quel droit espérait-il que Primrose lui fasse part de ce qui lui pesait lourd sur le cœur ? D'ailleurs, pourquoi voudrait-elle se confier à un homme ayant passé des années à la fuir ?

Ruminant ses pensées négatives, Sirius n'osa pas reprendre la route. Pas tout de suite. Il la laissa mettre un peu de distance, se disant qu'elle préférerait sûrement qu'il ne marche pas à ses côtés. Le silence s'étira alors que le protecteur fixait le dos de Primrose, l'air partagé. Devait-il briser le silence de lui-même ? Présenter ses excuses pour avoir tenté d'envahir sa vie privée ? Il fut cependant tiré de ses pensées par l'arrêt soudain de la jeune femme avant d'arriver à une conclusion. Ne s'attendant pas à un ce qu'elle s'arrête aussi brusquement, le jeune homme bien faillit lui rentrer dedans et pourtant ce furent ses paroles qui engendrèrent vraiment sa surprise.

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle change d'avis. Encore moins à ce qu'elle lui en dise autant. Mais il n'allait très certainement pas s'en plaindre. Juste écouter. Écouter jusqu'à ce qu'elle considère avoir suffisamment vidé son sac. Sirius ne put s'empêcher de froncer les sourcils, laisser la peine s'installer sur son visage en absorbant les paroles de la cultivatrice.

Et il lui offrit un sourire bref et tout aussi peiné tandis qu'elle se tourna finalement vers lui. Les yeux humides de la jeune femme le poussèrent à tendre une main vers elle, cherchant instinctivement à lui donner un toucher réconfortant. Mais, son autre main vint rapidement saisir celle tendue pour l'abaisser, comme s'il craignait de commettre une erreur en poursuivant son geste.

Et c'était bel et bien le cas.
L'ancien Sirius n'aurait probablement pas hésité à la prendre dans ses bras et la soutenir. Mais le Sirius d'aujourd'hui pense avoir perdu le droit d'agir de la sorte depuis bien longtemps.

« Non... C'est moi qui devrais te demander pardon. »

Pourtant, peu importe le nombre de fois où il présentait ses excuses, le jeune homme ne pensera jamais en avoir fait assez.

« J'aurais dû être là pour toi. J'aurais dû être présent pour te soutenir depuis bien longtemps. »

Mais le voilà, quatre longs mois après le drame à agir comme s'il n'avait pas saboté leur amitié par ses propres actions. Il grimace de dégoût, un dégoût envers lui-même qu'il n'a jamais vraiment cessé de ressentir. Le regard fixé sur le sol boueux, le protecteur n'osa même plus regarder Primrose en face.

« Je sais ce que ça fait. Je sais ce que tu ressens. Raison de plus pour laquelle j'aurais dû faire mieux, il se permet un rire jaune. Mais il faut croire que je suis incapable d'être un bon ami. Un véritable ami. »

Il n'avait personne pour dire le contraire. Ce n'est pas comme s'il avait réussi à créer un véritable lien avec qui que ce soit depuis. Puis, il secoua légèrement sa tête ; ce n'était sur lui-même qu'il fallait se concentrer, mais bien de Primrose. Juste elle. Alors, il reposa enfin son regard sur elle et tenta un sourire qui se voulait rassurant.

« Mais peu importe. Ça ne me dérange pas de parler de ça maintenant. C'est moi qui aie lancé le sujet après tout. J'espère juste que tu as pu de libérer. Même un petit peu. »
Primrose
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Lun 14 Mar - 5:11
« So lead me back
« Turn south from that place
« And close your eyes from my recent disgrace »


Primrose n’avait pas compris, sur le coup. Elle n’avait pas compris pourquoi il lui avait répondu ainsi, en affirmant que c’était lui qui devait lui demander pardon. Et elle l’observait, de ces yeux bleu ciel mouillés de larmes qu’elle refusait de laisser couler, toute confuse et perdue. Car elle ne voyait tout simplement pas en quoi c’était à lui d’offrir des excuses – elle ne voyait pas en quoi c’était lui qui avait été un mauvais ami.

S’il y avait bien quelqu’un qui n’avait pas été à la hauteur de leur amitié, c’était bien elle. Voir Sirius ici, maintenant, avait comme imposé cette déplaisante vérité à son esprit. Où avait-elle été quand lui avait perdu sa mère ? Eh bien, la jeune femme avait été là, de loin. Elle avait observé, sans oser aller s’imposer. Et elle se rendait bien compte qu’elle aurait certainement dû le faire, afin de lui faire comprendre qu’elle était là pour lui, qu’il pouvait lui parler s’il en avait besoin, qu’elle lui offrirait tout son soutien. Alors, pourquoi ne l’avait-elle pas fait ?

Un soupir quitta les lèvres de la cultivatrice, qui secoua la tête doucement à la suite des paroles du jeune homme. Elle lui offrit un sourire triste, teinté d’amertume et des restes d’une réalisation des plus désagréables.

« Non, ne t’en fais pas pour si peu. Je ne t’en veux absolument pas. Je n’ai pas été la meilleure des amies, non plus. Alors tu n’as pas à me demander pardon. »

Et c’était vrai. Du moins, ça l’était du point de vue de Prim’ – elle-même n’avait pas été une bonne amie. Elle n’avait pas été là pour le soutenir à travers ces moments difficiles qu’il a traversés durant son enfance. Certes, à l’époque, Sirius s’était isolé loin de la majorité des gens. Cela n’aurait pas dû empêcher la jeune fille qu’elle était à ce moment-là de lui offrir toute son aide. Cela n’aurait pas dû l’empêcher d’aller le voir, d’aller lui parler, d’aller lui tenir compagnie quand l’occasion – aussi rare eut-elle été – se présentait. Mais tout cela appartenait désormais au passé. Il fallait bien se rendre à l’évidence qu’il était inutile de s’y attarder plus longtemps.

Alors, Prim’ finit par s’approcher à nouveau, ne s’arrêtant qu’à quelques pas de son ami. Et elle lui tendit la main.

« Ce qui compte, c’est que t’es là, maintenant. Et après de longues années à me demander si t’allais enfin te botter le cul et revenir me parler… Je suis heureuse de retrouver mon ami. »

Et elle avait parlé d’une voix douce, en offrant un sourire sincère – quoique teinté d’incertitude – à Sirius.

Combien elle espérait qu’il comprenne.

Qu’elle avait été franche lorsqu’elle avait dit ne pas lui en vouloir. Qu’elle serait là pour lui, maintenant. Qu’elle ne lui en voudrait pas s’il avait besoin d’un peu de temps avant d’arriver à réellement se sentir à son aise, lorsqu’il se retrouvait en sa présence. Ce ne pouvait pas être facile, après tout, de revenir vers quelqu’un après des années passées à s’isoler loin des autres. Elle-même en avait fait l’expérience, bien que de façon beaucoup moins intense. Alors, la jeune femme pouvait imaginer et comprendre, jusqu’à un certain point, du moins.

« Tu viens ? On doit encore marcher longtemps et la nuit ne tardera pas à tomber. Ce serait dommage qu’on rate le repas du soir, d’ailleurs. »
Sirius
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Jeu 17 Mar - 1:42
just a small distance away from you @Primrose
Sirius aurait voulu la contredire, l'assurer qu'il ne lui en voulait et qu'elle n'était en aucun cas responsable. Il était difficile d'aider une personne qui refusait cette aide après tout et pendant longtemps, le jeune homme avait cru dur comme fer que le seul véritable responsable de son isolement n'était autre que lui-même. Pourtant, il décida de s'abstenir. Parce qu'au fond, il savait que, malgré son attitude peu encourageante, le garçon endeuillé qu'il avait été aurait apprécié avoir quelqu'un pour le soutenir. À défaut de pouvoir compter sur son propre père.

Il posa son regard sur la main tendue.
Une main qu'elle n'avait pas su lui tendre à l'époque et qu'il n'aurait probablement pas su saisir de son côté. Il continua de la fixer sans interrompre la cultivatrice, mais se demandant ce qu'il devait faire. Lui serrer la main ? Taper dedans ? Il déglutit, prit d'hésitation. Elle avait raison pourtant, il commençait à se faire tard et il ne voulait surtout pas lui faire rater le repas du soir.

Alors, le protecteur prit une grande inspiration, comme pour se motiver et se conforter dans son choix avant de glisser sa main dans celle qui lui était tendue. Il n'avait aucune idée des intentions de la jeune femme lorsqu'elle lui avait présenté cette main, mais une poignée de main lui semblait plausible. Non ? Il appliqua une pression se voulant rassurante ― plus pour lui que pour elle ―, mais néanmoins légère, qu'elle puisse se dégager avec aisance.

« T'as raison. Puis, ça ne peut pas être bon pour toi de sauter un repas. »

Il n'y connaissait rien à la grossesse, mais pour être honnête il tentait simplement d'alimenter le changement de sujet apporté par Primrose. Le jeune homme se mit alors en marche et ce n'est que lorsqu'il sentit son bras être légèrement tiré vers l'arrière qu'il se rendit compte que sa main était toujours attachée à celle de la jeune femme. La tête tournée vers elle, il écarquilla les yeux de panique et lâcha prise.

« Désolé je m'étais pas rendu compte que... »

Il était bien heureux que personne d'autre ne soit là pour assister à cette scène. Il devait avoir ridicule, à paniquer pour un rien et s'excuser à tout va. Sirius se détourna finalement et se remit en route, faisant en sorte de ne pas marcher trop vite cependant. Il voulait passer à autre chose et même si le sujet qu'il s'apprêtait à aborder était presque aussi gênant à ses yeux, si cela permettait de détendre Primrose, il se dit que ça valait la peine.

« Tu sais, c'est un peu la honte, mais en vrai ça fait des semaines que j'essaie de te parler. Je pensais qu'à force, tu me remarquerais, mais faut croire que je suis plus discret que ce que je croyais. »
Primrose
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Lun 21 Mar - 14:03
« ‘Cause you know my call
« And we’ll share my all
« Now children come and they’ll hear me roar »


Ç’avait été tout naturel pour la jeune femme de tendre la main à Sirius. Son geste était innocent et ses intentions, purement amicales ; après tout, à ses yeux, il ne s’agissait là que d’une invitation à lui emboîter le pas. Pourtant, elle avait capté la surprise du protecteur. Elle avait capté la douceur avec laquelle il avait glissé sa main dans la sienne. Elle n’en fit rien, cependant, malgré que sa réaction souleva tout un tas de questions dans son esprit. Elle ne dégagea pas non plus sa main et évita même de passer un commentaire à ce sujet. Elle ne voulait pas le rendre encore plus anxieux qu’il ne l’était déjà.

Primrose ne fit qu’aquiescer d’un hochement de la tête à ses paroles, tardant un peu à le suivre lorsqu’il se remit sur la route pour rentrer à Rune. En fait, elle tarda tant que les quelques secondes suivantes, entre le moment où Sirius se rendit compte qu’il n’avait pas lâché sa main et celui où il la libéra, semblèrent passer beaucoup trop vite. Mais la blondinette ne put qu’en rester légèrement surprise, elle aussi, car elle ne s’était pas vraiment attendue à une réaction pareille. Elle tenta d’étouffer un léger rire, en vain – un rire heureux, amusé, s’échappa de sa bouche, tel le tintement d’un carillon dans le vent.

« Tu t’en fais pour un rien, Sirius. Rends-toi un petit service et essaie de te détendre, hein ? Je ne vais certainement pas te mordre, qu’elle lui dit, après avoir réussi à se calmer un tant soit peu, son air amusé trahissant qu’elle avait trouvé la situation bien comique. »

Ce fut le moment qu’elle choisit pour le rattraper, reprenant le chemin vers le village en souriant de son air doux habituel et écoutant son ami lui parler sans mot dire, demeurant à ses côtés en ajustant sa cadence à la sienne.

La cultivatrice ne sembla pas étonnée, lorsqu’il annonça que ce n’était pas la première fois qu’il avait tenté de l’approcher. La révélation lui arracha même un petit sourire, peut-être légèrement teinté de tristesse – chose qu’elle tâcha de cacher autant que possible comme elle ne voulait pas jeter un froid sur la conversation. Aux yeux de Prim’, il ne s’agissait pas d’un secret très bien gardé. À vrai dire, si elle n’était guère étonnée par ce que Sirius lui avait dit, c’était simplement parce qu’elle l’avait vu, à quelques reprises, rôder autour des champs lorsqu’elle y travaillait, ou encore à l’observer de loin sans jamais venir la voir. Elle ne lui en avait jamais voulu d’avoir cherché à s’éloigner ainsi – après tout, chaque personne a sa façon de gérer son deuil. Pour lui, ç’avait été de s’isoler loin de la communauté de Rune après le décès de sa mère. Pour elle, ç’avait été de se remettre au travail immédiatement, d’occuper son esprit ailleurs et de travailler jusqu’à en avoir mal partout, pour oublier la douleur que lui avait causé la disparition de sa moitié.

De toute façon, qui était-elle pour ressentir une certaine rancune contre lui ? Primrose savait très bien que ce n’était pas à elle d’en juger. Lui avait décidé qu’il préférait s’éloigner lorsque l’incident s’était produit. Et elle n’avait pas su trouver une façon de le soutenir, de lui laisser savoir que malgré la distance, elle serait là s’il avait besoin d’elle. Elle n’avait pas su être une vraie amie et elle s’en voulait, au fond. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle se montrait si avenante – elle souhaitait se faire pardonner. Mais elle n’en laissa rien paraître. À la place, la jeune femme lâcha un petit rire, avant de reprendre la parole :

« Eh bien, la vérité, c’est plutôt que je t’ai bien vu. Plusieurs fois. Je n’ai juste pas osé venir te voir. »

Elle avait dit cela d’un ton qui laissait supposer qu’elle plaisantait, qu’elle considérait toute cette affaire comme une situation assez drôle.

« Je n’aime pas m’imposer auprès des gens et, comme je ne savais pas si tu serais à ton aise en ma présence… Eh bien, j’ai préféré garder mes distances. Je n’aurais pas voulu causer de malaise, tu vois. »
Sirius
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Sam 23 Avr - 17:54
just a small distance away from you @Primrose
Il sentit ses joues se réchauffer lorsqu'elle se permit un commentaire taquin vis-à-vis de sa réaction. Excessive bien sûr, si bien que Sirius se réprimandait mentalement tout en étant bien heureux que la jeune femme n'ait pas eu l'occasion de voir son l’embrassement inscrit sur son visage plus longtemps que nécessaire.

Il ne s'attendait pourtant pas à ce que sa tentative d'atténuer sa gêne ne se retourne contre lui. Le jeune homme tourna son regard vers Primrose, si brusquement qu'il sentit une pointe de douleur de son cou qu'il ignora pourtant avec brio tandis qu'elle lui révélait l'avoir aperçu plus d'une fois rôder près des champs. Il fut incapable de masquer le choc et le soupçon de peur sur son visage.

« Sérieusement...? »

Peur, parce que Sirius ne pouvait s'empêcher d'imaginer que la cultivatrice a dû le trouver étrange et peut-être même dérangeant. Ses pensées s'agitèrent, comme si une douzaine d'alarmes s'étaient mises à sonner à plein volume pour exprimer sa panique intérieure. Il baissa la tête et laissa échapper un grognement alors qu'il s'auto-flagellait pour son manque de courage qui conduisit à un comportement des plus suspects. Le pire étant que Primrose ne lui en tenait pas rigueur, chose qu'il comprit lorsqu'elle révéla cette fois-ci que la seule raison pour laquelle elle ne l'avait pas approché d'elle-même, était qu'elle s'inquiétait de son bien-être à lui plutôt qu'au sien. Finalement, il lâcha un soupir avant relever la tête et afficher un sourire amer.

« Je comprends. Je suis évidemment pas l'homme le plus approchable de la communauté, alors il n'y a pas à se sentir mal pour ça. »

Et le fait qu'elle ait voulu lui adresser la parole suffisait amplement au protecteur. Après tout, il considérait être le seul à devoir faire le premier pas de cette situation, comme il pensait être le seul responsable de la rupture de leur amitié.

« La prochaine fois, j'y arriverais du premier coup. »

Dit-il en serrant le poing, l'air étrangement déterminé. Et il resta ainsi quelques secondes avant de se rendre compte de ce qu'il venait de dire. Peut-être qu'il s'avançait un peu trop ? Peut-être qu'elle ne voulait pas de prochaine fois ? Il relâcha son poing pour se frotter nerveusement la nuque.

« Enfin, si ça te dérange pas. »

Autant demander, histoire d'être sûr.
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